Projets collaboratifs startup : témoignage de Gulplug
Participer à des projets collaboratifs représente un réel levier de développement pour une startup, à condition que celle-ci se dirige vers le bon dispositif, au bon moment et soit bien préparée aux contraintes et risques de ce type de projet. Pour vous aider à y voir plus clair suite à notre premier article sur les projets collaboratifs, vous trouverez dans cette seconde partie le témoignage de la belle startup grenobloise gulplug, très active dans le domaine des projets collaboratifs qui nous partage ici son retour d’expérience sur le sujet.
gulplug, une startup née d’un projet collaboratif
gulplug est une startup à l’origine particulière. Créée en 2015, elle est le fruit du projet collaboratif PLESMO, financé par l’EIT InnoEnergy avec Fenwick-Linde, l’INSA de Lyon et Schneider Electric pour partenaires. Ce projet a permis de développer des solutions non-invasives, non-intrusives et faciles d’utilisation pour la gestion des consommations énergétiques des lignes de production, et plus particulièrement pendant les phases d’arrêts.
Un projet collaboratif ne se limite pas toujours à un simple développement technique. Il faut aussi se pencher sur l’étape d’après : la commercialisation du produit/service. Dans le cas du projet PLESMO, il restait à finaliser le « packaging » de l’offre développée afin de la mettre rapidement sur le marché. Ce rôle était dévoué à Schneider-Electric, porteur du projet. Mais le manque de flexibilité et de rapidité, inhérents aux grands groupes, ont forcé les acteurs à revoir leur plan d’actions. Face à ce constat, gulplug a été créée avec pour objectif d’assurer la commercialisation des développements du projet collaboratif PLESMO.
Fière de ce premier succès, la startup a poursuivi sur sa lancée des projets d’innovation avec un second projet collaboratif, national cette fois-ci, le projet FUI PRIMA. Ce projet permet à la startup de se diversifier et de participer au développement d’un second produit : un nouveau connecteur magnétique, appliqué au transfert d’énergie électrique. Grâce à ce projet, la jeune entreprise a ainsi l’opportunité de collaborer avec de grands noms tels que Fenwick-Linde, Renault ou encore ARaymond.
Nous avons pu échanger avec le chef de projet, Xavier Pain, CEO de gulplug et anciennement salarié de Schneider Electric à propos de sa vision des projets collaboratifs.
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans un second projet collaboratif ?
Les objectifs sont triples :
- En premier lieu, l’une des principales préoccupations d’une startup est la recherche de financement et les projets collaboratifs offrent un financement attractif pour les jeunes entreprises.
- Deuxièmement, le développement de la technologie du projet, la prise magnétique, n’est pas sans risques. La subvention reçue permettait de sécuriser le projet afin de développer une prise au coût de production réduit assurant une meilleure compétitivité.
- Enfin, ce projet collaboratif était l’occasion parfaite d’intégrer une filière et de nouer des relations privilégiées avec les acteurs la composant tels que les grands industriels, les potentiels futurs clients ou encore les laboratoires détenant les brevets.
Vous avez un projet similaire en tête ou vous recherchez des financements ? Contactez Dynergie pour un diagnostic gratuit sur votre projet
Quels ont été les impacts du financement obtenu pour gulplug ?
Au-delà de l’attractivité des dispositifs collaboratifs, il y a la réalité. La gestion financière a été légèrement plus complexe que ce que nous pensions au départ. Nous avons obtenu uniquement une petite part du financement au démarrage du projet (20%) ne nous permettant pas de couvrir les frais de développement sur la première année du projet. Nous avons donc fait appel à la région afin de demander une rallonge et modifier notre plan de financement.
Les procédures administratives liées au reporting et au déblocage des fonds au sein du consortium sont nombreuses et chronophages, il est important de bien appréhender ces problématiques dès le début du projet afin de gérer les ressources et les financements en conséquence.
Quels conseils pouvez-vous donner à un dirigeant de start-up concernant les projets collaboratifs ?
"Les projets collaboratifs sont réellement des outils intéressants pour la création de relation avec des partenaires et clients potentiels sur le long terme et également pour participer à la structuration d’une filière.
De plus, les financements proposés, s’ils sont bien appréhendés, sont très attractifs.
Néanmoins, une startup doit également être vigilante à la Propriété Intellectuelle avant de se lancer dans un projet collaboratif." Xavier Pain, CEO de Gulpug.
Avant ou au démarrage du projet, tous les partenaires signent un accord de consortium définissant les règles de partage et de gouvernance du projet. Cependant, il existe des écarts bien trop grands entre la structuration juridique d’une startup et celle d’un grand groupe et il est parfois difficile de défendre ses intérêts face à des machines rodées.
Pour une startup, se faire accompagner par un cabinet représente de prime abord un coût qui peut sembler élevé, mais c’est une démarche qui se rentabilise rapidement. Dynergie nous accompagne depuis le projet PLESMO, puis a rédigé le dossier du projet FUI PRIMA qui a été sélectionné et nous accompagne en gestion ainsi que sur nos dossiers CIR et CII. Dynergie s’occupe des aspects administratifs que nous ne maîtrisons pas, sécurise nos financements et nous permet de nous focaliser sur notre cœur de métier.
Par ailleurs, une solution complémentaire aux projets collaboratifs est également à envisager pour les startups : les projets d’innovation monopartenaire tels que les Initiative PME de l’ADEME ou le Concours d’Innovation de Bpifrance. Ces dispositifs sont également attractifs financièrement et bénéficient d’une plus grande simplicité en termes de reporting et de versement du financement.
Néanmoins, ils ne permettent pas de :
- Profiter des compétences d’autres partenaires
- Participer à la structuration d’une filière
- Développer son réseau grâce aux partenaires
- Trouver des utilisateurs finaux naturels
Conclusion
Il existe plusieurs types de projets collaboratifs et il est tentant d’essayer de candidater à tous les appels d’offres. Il est alors très facile de se noyer dans un flot d’informations parfois opaques.
Mais pour une startup, il est important de ne pas se disperser, de trouver le bon dispositif ainsi que le bon partenariat.
Se faire accompagner est un prérequis pour rester concentré sur ses objectifs clés en bénéficiant d’informations triées et pertinentes pour se focaliser uniquement sur les dispositifs à valeur ajoutée.
Se faire accompagner permet de dégager du temps pour nos ingénieurs sur notre core business.
Dynergie nous a permis d’obtenir notre statut JEI (réduction de charges patronales), de valoriser et d’optimiser notre CIR/CII et d’obtenir et de sécuriser le versement de nos financements collaboratifs obtenus (+400k€).
Articles connexes
Le plus beau voyage est celui qu’on a pas encore fait. La philosophie du voyage se retrouve dans mon ADN et se marie très bien au monde l’innovation où se renouveler est essentiel. Mon leitmotiv est de toujours garder cette envie naturelle de découvrir des choses nouvelles, d’apprendre constamment, que ce soit des situations ou des personnes rencontrées, de se remettre en question pour s’améliorer et de prendre du plaisir à aider les autres en apportant ma petite pierre qui rendra votre édifice stable. Mes nombreuses expériences, toutes enrichissantes, se combinent pour apporter un oeil nouveau sur la gestion de projets collaboratifs afin de maintenir les consortia en ordre de marche, faire le lien entre les partenaires, créer une dynamique de groupe et sécuriser les financements promis pour que chaque projet aboutisse sur un succès.